lundi 15 avril 2013

15 avril.

Ca fait quelques temps déjà que je ne viens plus ici, que je préfère écrire de petites lettres rondes et quelques fois informe sur ce livre qu'elle m'a offert.
Mais aujourd'hui j'avais envie de parler avec vous, plutot que d'être seule face à ces pages.
J'ai beaucoup lu, beaucoup vu de séries et de films depuis la dernière fois, j'ai donc beaucoup pleuré bêtement pour des mots qui ne me concerne pas.
J'ai beaucoup pensé à la mort aussi, avec l'irm, ce genre de choses mais surtout, à cause du 12 avril, c'était son anniversaire, le premier d'une longue liste qui se dérouleront sans lui. J'aurais du appeler ma mère, je pense que ça lui aurait fait plaisir de partager ça. Il lui manque beaucoup vous savez, peut être même plus qu'à moi. J'aurais du, mais je ne voulais pas, m'arrêter dessus, je ne voulais pas m'asseoir et parler de lui pour pleurer, je ne voulais pas pleurer encore et encore.
J'ai pourtant versé mes quelques larmes, celles que je n'ai pas réussi à retenir.
Je voulais vous parler de plusieurs choses. De ça, de son anniversaire et du signe qui l'accompagnait.
Je crois aux signes vous savez. Ces petites choses idiotes qui montrent le chemin, je ne sais pas comment l'expliquer, je crois aux coïncidences qui nous poussent aux choses.
Et je croyais que trouver l'annonce du chaton le plus mignon de la terre, le jour de l'anniversaire de mon chien, de mon Snoopy, en était un, un signe, simple et direct, me disant que j'avais le droit. Que je pouvais à nouveau me permettre de mettre 4 tonnes d'amour dans un petit animal si fragile. Qu'il ne m'en voudrait pas de le remplacer. Et je crois toujours que c'était un signe. Parce qu'au bout d'un moment, il faut fermer la porte, il faut arrêter de penser à se nicher dans son cou quand on est triste, il faut arrête de penser à la douceur de ses poils sous nos doigts quand on se seule, il faut arrêter de penser à nos balades dans les bois lorsqu'on se promène en ville, il faut arrêter de rêver de toutes les nuits ou je courais à travers Saint just pour le retrouver, cet idiot qui se sauvait tout le temps, il faut arrêter de culpabiliser parce qu'on ne se souvient plus de son odeur, parce qu'on ne se souvient plus si on a bien fait de le piquer ou non. Il faut fermer la porte et accepter que tout ce qui reste ce ne sont que des bons souvenirs et des mauvais, accepter qu'on puisse parler de lui sans pleurer.
Je me souviens d'un épisode de Grey's anatomy où Cristina disait ceci :
"Tu vas ressentir beaucoup de choses. D'abord tu penseras que tu aurais sans doute pu l'aider un peu mieux... Mais c'est faux. Tu as fait tout ce que tu pouvais. Tu n'en auras pas l'impression mais, n'oublies pas ce que je te dis : tu as fait tout ce que tu pouvais. Et, ça fera mal, à chaque fois que tu penseras à elle. Mais ça fera de moins en moins mal avec le temps. Et à un moment, tu te souviendras d'elle et ça ne fera qu'un peu mal"
Et je crois qu'il n'y a rien de plus vrai, ça fera toujours mal, mais j'ai fait ce que je pouvais pour lui, j'ai fait tout ce dont j'étais capable,même si j'aurais aimé faire plus, même si au fond j'aurais aimé le sauver, je ne pouvais pas et aujourd'hui tout ce qu'il me reste à faire, c'est fermer la porte et accepter que j'aurais mal à chaque fois que je penserai à lui mais que ce n'est pas grave.

Et ce chaton, je crois toujours que j'y ai droit, j'évite de penser au signe sur le fait que ce n'était qu'une arnaque, j'évite de penser à ça, parce que je ne crois pas à tous les signes, je ne veux pas y croire. J'aurais ce chaton, parce que je le veux, je veux qu'on ait cette boule de poil tout les deux. Alors je cherche, je poste des annonces et j'essaye d'avancer.

Et par dessus ce fait, il y a ma propre mort qui m'a hanté, je me suis retrouvée comme lorsque j'avais 15ans à me demandait ce qu'il y avait après, je me suis fait rattrapé par ma peur du néant, je me suis à nouveau dit que je me ferais incinéré dans le plus bel endroit du monde mais j'ai lu ceci, qui me conforte dans l'idée qu'une tombe n'offre rien, ni aux morts, ni aux vivants:
"Ca n'a pas de sens. Pourquoi enterrer un être dans un trou ? Ou règnent le froid, la saleté, ou pullulent les bestioles ? Il est impossible que la vie se termine de cette manière, après tout, et après tout ce qu'elle était." ( Kami Garcia et Margaret Stohl)
Ca n'a aucun sens, je ne veux pas envoyer les gens que j'aime dans un cimetière lorsque je serais morte, je veux qu'il vienne dans un bel endroit, où règnent la lumière, le bruit et la douceur, je veux qu'ils soient heureux de penser que je suis à un bel endroit. Je veux qu'à cet endroit parfait il y est une toute petite pierre, où j'espère que les gens que je laisserai derrière moi écrirons quelque chose de beau. Parce que la plus grande peur que j'ai de la mort, c'est de laisser derrière moi des gens qui n'auraient pas été fière de dire que j'étais leur mère, leur femme, leur amie, leur collègue, je veux partir en sachant que j'ai laissé derrière moi des gens qui m'aimaient, des gens qui tenaient à moi, des gens qui sauront que je n'étais pas quelqu'un de si dure et méchante au fond de moi, je ne suis pas si brutale, si chiante, si dure, je ne sais plus très bien qui je suis en ce moment, mais je veux tout ceci.

Je voulais vous parler d'autres choses mais je ne sais plus où j'en suis, mes mots se perdent et le temps court trop vite pour que j'arrive à suivre, je vous laisse donc ici, sans véritable fin, sans véritable explication...

By Matt Molloy, sur Boredpanda