mardi 10 mai 2011

10 Mai.

Je l'ai eu mon espoir, j'ai pu goûter au réconfort de ses bras bien plus longtemps que je n'aurais pu l'espérer. Ce n'est pas pour autant que la séparation du lundi matin fût plus facile.

Aujourd'hui ma valise est ouverte toujours vide sur mon lit, des tas d'affaires le recouvre mais ne semble pas décider à la remplir elle. Je n'ai pas envie de descendre. Je suis bien ici. J'ai fini par m'habituer et apprécier cette douce solitude. Certes, elle me ronge souvent, j'aimerais la partager. Mais là, ces derniers jours, le sachant inaccesible et sachant mes amis trop occupés, je m'y sens bien. Je m'y sens pleinement bien.
Je n'ai pas envie de descendre. Au fond je me demande si je fuis la conduite, je ne crois pas, ce serait ridicule, je pourrais descendre et ne pas y aller. Je me demande si je fuis ma famille. Il y a plus de chance.
Je suis seule et je suis bien. Dans un étrange paradoxe c'est aujourd'hui que j'ai réalisé pleinement que je suis la seule à l'être. Lui vit avec sa famille, Anaïs vit quasiement avec Antoine, Sophie vit avec ses collocs, Pandi est en internat, Cléa passe énormément de temps avec Kilian...
En quelque sorte je le vis comme une victoire incomprise. Tout cela étant je suis seule et donc sans réelle borne, sans obligation envers qui que ce soit, et je crois que je ne me rend plus compte que ce n'est pas le cas pour tout le monde. Je n'avais pas réalisé en trouvant mon réconfort que lui se créait des problèmes. Et j'en ai honte, vraiment.

Je suis passée hier dans les magasins, le furet en grande partie, je n'ai rien trouvé, rien de ce que je voulais. La fête des mères pourtant approche et si je ne trouve pas ici, autant dire que je ne trouverais pas à St just.
Je ne veux pas descendre... Ici je suis bien... Mais je sais que tôt ou tard lorsque les activités manqueront je me tournerais vers la plus proche personne et qu'elle morflera pour ça, alors non, on va éviter. De toute façon, jeudi je dois voir Sophie, alors je dois être descendu demain. Je me forcerai donc, espérant une sorte de revirement.

J'ai faim. Et en même temps je n'ai pas envie de grand chose. J'ai fini mon livre, il y a quelques minutes, comme à chaque fois ça me laisse une sorte de solitude dans le ventre, une envie de pleurer sur un sort qui n'est pas le mien, j'ai tourner la dernière page en espérant une partie cachée, comme toujours.
J'ai un autre livre et encore un autre, là n'est pas le problème, c'est juste que j'aimerais quelque chose de plus.
Je crois qu'il est grand temps que je me reprenne un peu en main, j'ai du temps pour ça, du temps juste pour moi qui arrive.
Je vais combler ce qui doit être combler pour cesser d'être si instable. Je vais faire des efforts, pour qu'enfin ce gouffre sans fin qui me mène toujours au drame et aux disputes se ferment, pour que peut être la peur s'en aille, pour que peut être tout se passe réellement bien.


By Gustave Caillebote

Après avoir fait la liste de ce que je ne dois plus faire, après avoir arrangé les idées que j'ai dans la tête, je vais filer me coucher et réfléchir à quel monstre égoïste je suis. Peut être que j'arriverais à m'endormir malgré le silence ambiant.
Bonne nuit ...

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