mardi 4 janvier 2011

4 Janvier : Bon anniversaire ma fille chérie.

Si un jour on m’avait décrit tout ça je vous aurais dit que j’avais rencontré un dingue qui m’avait parlé d’une affabulation. Je vous aurais dit qu’il fallait qu’il se soigne car il était plus dingue que moi. Si j’avais rencontré un type qui m’avait dit : Hey, un jour tu seras tellement amoureuse que tu seras incapable d’imaginer que tu as pu vivre sans lui, je lui aurais cassé la gueule pour lui remettre les idées en place à ce type. Je lui aurais dit qu’il était dingue, que j’étais moi et que ce truc dont il parlait ca na pouvait pas être moi.
Elle a dit qu’elle espérait ne jamais tomber amoureuse. Je la comprend, je veux dire, je comprend qu’on puisse ne pas vouloir j’ai été à cette place, je comprend que c’est à vomir de l’extérieur, que ça paraît si désuet. Mais voilà, une fois dedans, je crois qu’on s’enfout royalement. Je crois que rien n’a d’importance.
Aujourd’hui elle m’a dit qu’elle se fiançait. Je l’ai regardé, elle n’avait pas encore 18ans, elle m’arrivait presque à la taille, elle semblait si petite, si minuscule et elle était déjà si loin sur le chemin de la vie que je ne la voyais plus, je crois que j’ai été plus surprise que jalouse au début. Je crois que j’ai du faire un reboot cerveau pour comprendre ce qu’elle me disait. Elle se fiance. Elle prévoit sa vie sur des années et c’est quelque chose qu’au fond je ne conçois pas. Bien sur j’adore faire des projets, bien sur j’adore voir loin mais au fond j’ai l’impression que c’est tout prêt, je ne fais des projets que pour très près, je ne veux pas attendre si longtemps. Et elle, elle si petite, si minuscule, si adorable, si gentille, si futile, elle m’a dit qu’elle se fiançait. Dimanche. Qu’il avait acheté la bague, qu’ils avaient prévu quand ils emménageait ensemble, quand il se marieraient. Je l’ai regardé dans le blanc des yeux et j’ai failli pleurer lorsqu’elle m’a dit que ça faisait 7mois. Dieu, 7mois et elle était certaine. 7 tout petit mois, plus petit qu’elle, et elle savait, elle savait qu’elle ne voudrait jamais personne d’autre, qu’elle ne supporterait pas sa vie autrement, elle savait. Elle savait.
Elle m’a dit qu’elle partait l’an prochain, qu’elle fuyait à Paris. Parce qu’ici c’était trop scientifique pour elle, que ça continuerait et qu’elle préférait partir en spécialité clinique histoire que ce soit plus littéraire, elle m’a dit qu’elle partait, que peu important ses examens, elle était prête a refaire une année là bas. Elle m’a dit qu’elle disparaissait. Elle me manquera.
Elle m’a dit qu’elle était stressé, qu’elle avait peur, qu’elle comptait sur les rattrapages, qu’elle avait passé les vacances avec le Maxime et que donc ces cours n’avait pas été la priorité. Elle m’a dit qu’il passait la semaine avec elle, pour qu’elle survive aux examens, parce qu’il savait qu’elle stressait beaucoup, qu’elle avait peur, qu’elle avait besoin de lui, qu’elle n’y survivrai pas seule dans son appartement.
Et lorsque toutes ces demoiselles m’ont dit tout ça, j’ai gardé le sourire, espérant qu’il ne fissurait pas, j’ai sourit, j’ai relativisé, j’ai réconforté, j’ai rassuré, j’ai félicité, j’ai encouragé, j’ai fait des câlins, j’ai murmuré des paroles réconfortantes, j’ai fait rire, j’ai fait la folle, j’ai détendu, j’ai fait ce qu’il fallait, j’ai fait ce qu’on attendait de moi. Parce qu’il n’y a que ça à faire lorsqu’on veut garder les gens qu’on aime près de soi, il faut faire ce qu’ils attendent.

Alors Sourions.

By Meppol

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