"On peut donner bien des choses à ceux que l'on aime. Des paroles, un repos, du plaisir. Tu m'as donné le plus précieux de tout : le manque. Il m'était impossible de me passer de toi, même quand je te voyais tu me manquais."
C. Bobin.
Au fond tout ne se résume qu'à ça, à un manque grandissant. On chérit ce manque plus qu'on aime la personne qui nous le donne.
On manque de nos amis, de nos amants, de nos amours. On manque même de certains objets, on manque de tout.
J'ai mal, chaque jour un peu plus. Le manque, parfum doucâtre qui envahie le coeur lentement mais avec ardeur. Ce doux ami qui me rappelle que j'ai quelque chose à manquer. Mais aussi cette ennemie fugace qui me rapelle que je peux tout perdre et qu'à ce moment je ne saurais plus comment vivre, n'avoir que le manque et plus la dose.
Il est 15h, j'ai bientot fini ce livre, plus qu'une cinquantaine de pages. Plus que quelques mots et je devrais le refermer. L'oublier au fond de ma mémoire pour ne pas espérer trop. Les romans n'ont jamais été que des lignes farfelues faites pour titiller nos coeurs meurtis d'une idée grandiose qu'est le bonheur. Le bonheur n'existe pas. Pas cet état constant, on est fait pour le détruire, on a la joie, mais on a pas le bonheur.
Dans ce livre j'ai retrouvé cette alchimie amère que j'ai perdue, celle qui m'avait donné envie il y a des mois même des années de laisser courir mes doigts sur le clavier pour écrire plus que ces lignes sur un blog.
J'ai encore ces pages, là, enregistré au fond de ma grosse boîte. Je ne tarderai pas à les effacer, preuves compromettantes d'une aliénation idiote.
Je recommencerais, je n'en doute pas, espérant trouver l'envie ailleurs que dans ce genre de limbes, je le ferais surement cet été, cacher au fond de cette chambre noire et blanche pour tromper mon ennuie.
Je me sens vide aujourd'hui, hier encore je me suis vue me vider et ne pas lutter. Je peux être pitoyable quelques fois, je ne sais plus me battre, je ne sais plus que baisser les bras et attendre que ça passe. Je n'ai pas le courage d'y changer quoi que ce soit. Je dirais bien : Plus tard. Mais je n'y crois pas pour l'instant.
Je vais finir ces quelques pages pour tromper la dure voix de ma saloperie de conscience et puis je me remettrais à bosser, finir au moins l'entretien clinique, avancer les relations intergroupes et peut être le finir.
J'avais juste besoin de coucher un peu tout ça sur le papier, histoire de me dire qu'au fond je peux toujours vivre dans mes mots.
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