vendredi 8 avril 2011

8 avril.

Il y a des jours comme celui ci où mon moral fait des montagnes russes. Mais du genre pas les petites.
Ce matin assise à la gare de Saint just, en face de la voie que je prenais tous les matins je me rappelais que j'espérais que personne ne me vois, que je puisse prendre mon train tranquille, sans un mot, tout doucement laissant mon regard caresser la fin de la nuit entre les arbres et ce matin j'ai bien cru mourir sur ce banc. J'avais mal, tout d'un coup comme ça, pour rien, j'ai eu l'impression de sentir mon coeur explosé dans ma poitrine, de le sentir se tordre en tout sens, je sentais la douleur se glissait dans mon sang dans chacune de mes veines me rappelant douloureusement que j'étais en vie et puis lorsque c'est vraiment devenu insupportable tout s'est tue. Il n'y avait plus de douleur, juste le vide latent et omniprésent. J'étais une coquille vide.

Je craque, doucement mais surement, plus si doucement que ça, je craque, je n'en peux plus, j'ai tellement de choses à crier, à mordre, à déchiqueter, à en vouloir, mais rien ne sortira, même cette peur restera là bien ancrée tout au fond de mon ventre jusqu'à ce que tout ça soit fini, parce que je n'ai pas le droit.
C'est idiot, j'ai du mal avec ça, avec l'interdiction, j'ai beau savoir que c'est mal, je me retrouve toujours à l'écrire pour finir par l'effacer. Je tourne en rond.

Aujourd'hui j'ai vu Florian, à la gare d'Amiens, ce meilleur ami perdu depuis le collège, ce type, le seul qui comprenait un peu ce qui se passait dans ma tête, je l'ai reconnu de dos, il n'avait pas changé, la même carure, le même dos qui semblait porter le poids du monde, il portait la barbe, en passant près de lui je lui ai souris, simplement juste pour voir si il se souvenait, j'ai vu qu'il ne me reconnaissait pas, alors je n'ai pas insisté. J'ai perdu beaucoup de gens et j'en perdrai encore.

Aujourd'hui j'ai parlé à Ghislain, ça m'a fait du bien, il m'a fait rire, ça devient rare. On a parlé de mai, de sa vie un peu, de la mienne pas plus, on a pas discuté longtemps, juste le temps de sourire un peu et de laisser ma montagne russe remontée.
J'ai aussi parlé à Vincent et je me suis rendue compte que je l'avais plus vu lui ces derniers temps que quiconque, il est venu ce samedi soir où j'aurai du me taire, il a été gentil, il a réussi à me faire sourire malgré la crise qui se passait en profondeur. On a parlé de son boulot, du prochain, de la galere du moment avec Fanny, de sa vie plus douce avec le soleil et la moto, de son frère, de wow, de la vie en générale.

Et ce soir, je cherche le sommeil, je ne le trouve pas. Peut être que je l'attend lui, peut être que je ne dormirais pas, peut être que je suis trop fatiguée pour courir après Morphée, peut être que j'ai travaillé plus que je n'aurais du, peut être que je n'ai pas assez mangé, peut être que je devrais boire plus, peut être que...
Je craque tout simplement et ça ne s'arrangera pas. Je craque totalement. J'ai craqué hier soir, vraiment, j'ai laché ce que je ne voulais pas dire, heureusement Morphée m'a sauvé, il l'avait déjà emmené loin, très loin. Quelque fois ça a du bon tout ca.

C'est un long weekend qui s'annonce, j'aurais du rentrer chez moi, je veux dire ne pas revenir à Lille, ces deux jours seule vont être un carnage. Mais là bas c'était pire encore. En quelques heures je redeviens l'ancienne chose que j'ai pu être et ça me tue. Alors non, je reste là, je ferais les magasins demain, je marcherais, je me trouverais une place dans l'herbe au soleil et je continuerais ce bouquin, et puis merde, je vais apprendre à vivre toute seule, parce que je n'ai plus le choix.

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