Rien de nouveau me direz vous. Rien de nouveau non. Rien de nouveau donc.
Je ne sais pas pourquoi je suis ici, peut être pour tenter de combler ce vide, peut être pour faire plaisirs à vos petits yeux perdus d'ennui cherchant de la lecture ?
Je ne sais pas. Je me sens vide comme à chaque fois que je reviens de Beauvais, je me sens vide, seule et triste.
Je n'arrive à rien, la physio rentre par les yeux et ressort par les oreilles, tout ce que j'ai tenté d'apprendre n'a pas imprimé et là, je n'arrive même plus à lire, je devrais passer à autre chose hein ? Mais non je suis butée, je veux finir ça avant de passer à quelque chose de plus constructif, avant de passer à une autre matière que je pourrais réussir elle. Je me retrouve perdue.
Je suis fatiguée, parce que je suis vide. Rien de nouveau donc.
J'ai mal dormi, loin de ces bras le moindre bruit se transforme en fantôme, le moindre frémissement me réveille, le moindre cauchemar me réveille en un cri. J'ai mal dormi, ma boîte criant famine au petit matin m'a réveillé beaucoup trop tôt. Le sommeil fuyant j'ai comaté ne pensant qu'au temps que je perdais sans réussir à spécialement m'endormir, jusqu'à ce que le réveil sonne. Et là, comme depuis des années, lorsqu'il a sonné je me suis rendormi, la douceur des habitudes, la douceur des choses qui ne change pas, la douceur, le réconfort même des choses qui tourne rond sans accroc, sur lesquels on peut compter. Je crois que c'est ça que ce réveil me rappelait chaque matin où une insomnie m'avait ceuilli toute la nuit. Je n'avais plus peur que tout parte en vrille puisque lui restait là, présent, à sa place, cela voulait bien dire que ça pouvait arriver, que le monde pouvait rester tel qu'il était, il pouvait être stable, sans cri, sans larme, sans drame, sans solitude peut être aussi.
Je ne sais plus vous dire ce qui trainait dans ma tête à cette époque mais je crois que j'ai enfin fini par comprendre une part de cet énigmatique endormissement au levé du jour.
Je suis là, je tourne le dos à mes cours, à mon classeur, les jambes étalés sur le lit, mon petit nombril profitant des lueurs du jour à cause de ce t-shirt un peu trop juste, le pc sur les genoux, essayant de me divertir assez pour y revenir après. Je n'en ai pas envie vous savez.
J'ai envie d'aller à la gare, de monter dans n'importe quel train et de fuir. De vous fuir. De fuir les obligations. De fuir les examens. Mais surtout me fuir. Mais jamais je n'arriverais à faire ça. Je m'aurais toujours collé aux basques comme une enfant peureuse s'accroche à la jambe de sa mère. J'aurais beau pester, crier, elle restera là, accrochée. Je suis double comme depuis toujours, je suis cette femme, cette mère, cette malade du contrôle, ce roc sur lequel on peut compter, cette personne qui sait où elle va, d'ou elle vient et ce qu'elle veut. Mais je suis ici, cet enfant, cette fillette qui pleure encore le soir des ombres de la nuit, qui pleure encore de la solitude, qui crains encore l'homme dans le placard, qui désespère qu'on comprenne ses frayeurs, que quelqu'un vienne la prendre et la bercer en lui chuchotant : Chuuut mon amour, chuuuut ma douce, ca ira, tout va allez, je suis là, je serais toujours là.
(J'avais écris Maman est là. Pourquoi je l'ai effacé ? Ca doit être important si je n'ai pas voulu vous le laisser voir, ça doit être quelque chose de bien enfoui sous trois tonnes de sourire, de rires, de joies pour l'oublier, ce sens caché, du refus... Faut que j'arrête la psycho.)
Je suis cette fillette perdue, qui ne sait pas où elle va, qui suit bêtement le chemin qu'on lui a donné en espérant que les autres avaient raison, je suis cette fillette qui ne veut plus blesser de peur d'être seule alors qui se transforme en tapis, en léchant le dessous des pieds de ces êtres immondes. Je suis cette petite fille qui a peur, qui doute, qui s'ennuie, qui ne sait plus rien, qui ne sait pas si cette fille dans le miroir est elle ou une autre...
Je suis elle et Elle. Je suis tout ca, et alors ?
Depuis Miaterralatina ou La Liste de Schindler. |
C'est pour ça qu'on t'aime ma Marion, parce que tu peux être à la fois capable de rire de n'importe quelle connerie enfantine, et la seconde d'après parler comme une femme. C'est comme avoir une maman est une soeur réunies dans le même personnage.
RépondreSupprimerEt pour tes épreuves, hormis un gros MERDE, juste une autre chose : crois en toi
Je me plais à penser que tu es peut être scindée, mais cela te rend on ne peut plus harmonieuse. Puisque je reviens tout droit de Grèce, je vais m'en inspirer, tu sais bien que personne n'est symétrique physiquement, et bien c'était ça l'harmonie naturelle pour les grecs. Pour moi, tu es harmonieuse, parce que tu es double. Tu es un tout ma belle et je pense que c'est ce qui fait de toi quelqu'un de si humain et de si entier. Ne laisse jamais grandir cette petite fille ma douce, jamais, jamais !
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